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Le Moulin du Bourg               

 

Visite du moulin en fonctionnement possible.

 

Contacts: Jean-Louis Picot Tel: 09-88-77-33-25 Mail: le.moulindubourg.sgl@gmail.com

 

 

Présentation et historique du Moulin:

 

Texte de Jean-Louis et Evelyne Picot, écrit en 2007  

 

         Nous aurions tant aimé que sa propriétaire, notre tante Berthe Le Doux, vous parle de son moulin ; certes, sa timidité et sa modestie en auraient souffert, mais elle l'aurait fait avec tant de fierté et de passion ! Hélas, la maladie en a décidé autrement...

 

           Nous ne possédons que très peu d'éléments quant à l'origine et à la date exacte de la construction de ce moulin. Nous savons toutefois qu'il tire son nom «Moulin du Bourg » au fait qu'au Moyen Age, le bourg de Saint-Germain se situait à cet endroit de la commune, l'église étant construite sur la partie haute du costil surplombant les dépendances et le moulin au centre de nombreux commerces.

 

          C'est à la construction de l’axe Caen - Mesnil Villement que le bourg s'est déplacé vers son emplacement actuel.

 

         Ce moulin était le premier de quatre moulins : trois étaient des moulins à céréales (moulin du Bourg, moulin de Saint-Germain et moulin Gémy), le quatrième (moulin Foulon) étant destiné au traitement des textiles (chanvre, laine). Le moulin du Bourg alimenté par-dessus est aujourd'hui le seul à avoir survécu dans sa vocation originelle : le moulin Gémy est tombé en ruines tandis que le moulin de St Germain et le moulin Foulon ont été restaurés en maisons d'habitation.

 

        La réserve d'eau que constitue l'étang permet de le faire fonctionner y compris lorsque le débit du Ruisseau du Val (pompeusement surnommé La Rivière) est au plus bas en été.

 

        Le moulin est propriété familiale depuis 1809. Louis Foubert charpentier de son métier, arrièrearrière grand-père de Berthe Le Doux a acheté ce moulin en viager à Monsieur Jean Petit et à sa fille Marie, acté le 2 novembre 1809. L’acquisition définitive date de 1836, après le décès de Marie Petit, et le paiement de la caution alors avancée par Monsieur le Marquis d'Olliamson.

 

         En 1840 une demande de travaux de restauration du moulin fut sollicitée auprès des autorités, mais ce n'est qu'en juillet 1847 que Louis-Charles Foubert, Maître-Meunier de profession, fils de Louis Foubert décédé en 1842, obtint l’autorisation par ordonnance du Roi Louis-Philippe de reconstruire un moulin sur le site d'un ancien moulin. Les travaux ainsi effectués donneront naissance au moulin actuel qui cessera définitivement son activité en 1995.

 

         Ce moulin a longtemps été au centre d'une vie intense, tant familiale que locale, et vouloir raconter toute son histoire en quelques pages, ne serait-ce que celle des 70 dernières années, serait utopique : chacun et chacune des 12 neveux et nièces de Berthe, et particulièrement nos aînés, ainsi que tous les habitants de St-Germain et des environs, auraient certainement de nombreux faits et anecdotes à nous relater.

 

           Toutefois, on ne peut pas parler du moulin sans rendre hommage aux parents de Berthe, Monsieur et Madame Le Doux. Papa'on et Maman Louise comme aiment encore à les appeler leurs petits-enfants, ou bien le père Léon ou le père Le Doux pour d'autres.

 

         Il n'est pas de visite au moulin sans que personne, jeune ou âgé, ne se rappelle Léon Le Doux qui, bien que devenu non-voyant, faisait tourner son moulin au doigt et à l'oreille. Tous se souviennent en évoquant : sa générosité, sa serviabilité (notamment pendant les années sombres de la guerre, faisant fi des risques encourus) et son dévouement pour sa commune pendant ses nombreux mandats au Conseil Municipal.

 

        Chez Papa'on et Maman Louise, la porte était toujours ouverte à qui avait besoin d'un service et on savait y entretenir une vie de famille dans toute l'acception du terme.

 

          On ne peut pas non plus oublier leurs trois autres filles : Hélène, Suzanne et Elise, ainsi que Pierre Levesque, mari d'Elise (parents d'Evelyne et Catherine), tous disparus trop tôt, qui ont tout fait pour que le moulin soit ce qu'il est encore aujourd'hui. Pierre n'avait-il pas, à cause de quelques secondes d'inattention, failli y perdre la vie ?

 

          Alors, bien au-delà de toute autre valeur, c'est la valeur sentimentale qui nous anima et nous poussa à redonner vie à ce moulin dès 2004. Il s'agissait pour nous d'accomplir un devoir de mémoire et de reconnaissance à l'égard de tous ceux qui y ont peiné et qui se sont investis pour conserver ce Patrimoine. C'était aussi exaucer un des vœux les plus chers de Berthe et Pierre, formulé en 1997 lors de la journée du Patrimoine : faire tourner le moulin et y accueillir des visiteurs.

 

         Certes, cela ne s'est pas fait en claquant des doigts : il a fallu réparer la roue, remplacer l’arbre de roue lorsque celui-ci a cédé lors des journées du patrimoine en septembre 2004, mais finalement, le travail semble moins pénible lorsque ce sont les sentiments qui commandent.

 

         Notre récompense, c'est avant tout que la roue tourne, pour le plus grand plaisir de tous, que nous puissions comme au temps de Papa'on, moudre du grain, et faire que petits et grands puissent encore s'émerveiller en touchant et en sentant cette bonne odeur de farine.

 

      Notre récompense, c'est aussi l’attachement que le Conseil Municipal et les habitants de Saint-Germain manifestent à l'égard du moulin et des portes ouvertes que nous organisons.

 

          N'est-ce pas non plus un grand moment, lorsque à chaque manifestation la famille au grand complet se réunit autour des meules ou de la roue, un peu comme un pèlerinage dans la maison de leur enfance, et où chacun commente un épisode de sa jeunesse ? Que de souvenirs ... ! Bref, tout le monde s'accorde à dire que le Moulin reste l'emblème, la fierté de la famille et ce lieu magique qu'il a toujours été pour tous. Notre seul regret c'est évidemment que Berthe ne profite pas de tout cela : elle aurait été si contente de participer à la fête !

 

           Alors, si l’on doit y croire, vous qui veillez sur nous depuis l'au-delà et qui avez tant aimé votre moulin, faîtes que nous puissions longtemps encore faire vivre ce lieu magique, vous y honorer et parler de vous comme si c'était hier. 

 

Evelyne et Jean-Louis Picot

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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